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Mystères, mystères...

Montagne du Diable-Parc régional Montagne du Diable-Ferme-Neuve-Hautes-Laurentides

Les légendes marquent notre imaginaire, reculant les frontières du possible aux extrémités du rêve et du fabuleux...
Mais, quelles que soient leurs origines, elles nous apprennent beaucoup.  La première légende du Windigo nous souffle une valeur plus que jamais essentielle aujourd’hui : la préservation de l’environnement. La deuxième légende nous enseigne qu’il faut laisser parler son cœur.  Nature et vent d’amour…un cocktail parfait pour un avenir meilleur !
Quoi qu’il en soit, la Montagne du Diable ne serait pas ce qu'elle est sans ces légendes qui font sa renommée.
Bienvenue au cœur de sa magie !

La légende du Windigo


Cette légende remonte à bien longtemps, au moment où les Amérindiens habitaient encore la région de la Lièvre et où les premiers chantiers voyaient le jour.
Un homme, surnommé «Le grand Jo», comptait parmi les premiers bûcherons de l'époque. C'était un père de famille très ambitieux et très courageux. On savait qu'il gardait un secret bien précieux depuis quelque temps : il semblait connaître un endroit où les pins, érables, épinettes, cerisiers, merisiers, chênes et hêtres étaient gigantesques et où la faune et la flore étaient absolument extraordinaires. Un chef indien lui avait un jour confié ce secret qui ne quittait plus ses pensées.
Les temps se faisaient plus durs ces dernières années et le Grand Jo avait une grande famille à nourrir. Il avait toujours en tête ce trésor qui lui rapporterait assez pour vivre dans le luxe et même devenir le plus riche du village. C'est donc après avoir bien planifié son voyage qu'il se décide à partir au lever du soleil.
Après quelques heures à cheval, l'homme se retrouve devant le massif. Il constate bien vite qu'il y a là quelque chose de vraiment exceptionnel. Il tente tout de suite de scier un arbre ; il ne voulait pas perdre de temps. L'homme se rend vite compte que les choses ne seront pas de tout repos. Les troncs deviennent incroyablement durs, il ne peut pas les scier et il fait extrêmement froid, même par un mois d'été.

Après quelques semaines d'effort soutenu, l'homme commence à perdre patience et devient de plus en plus agressif et frustré. Il ne s'occupe que de cette montagne et plus rien ne semble exister autour de lui. Il crie et hurle de fureur: «Je vendrais mon âme en échange de cette montagne !»

Ses paroles furent entendues immédiatement : une ombre apparaît devant lui et lui offre le pacte de lui vendre son âme en échange de la montagne. Le Grand Jo ne parvient pas à refuser : son ambition a raison de lui. Le Diable ajoute qu'il ne pourra jamais aller au paradis avec les personnes qui lui sont chères. L'homme accepte tout de même son offre.

Sur le chemin du retour, un malheureux accident survient. Au moment où l'homme sort de la forêt, le vent se met à souffler très fort et renverse un arbre sur sa nuque. Il s'effondre pour ne se réveiller qu'à la nuit tombée. Il remarque qu'il est à la maison, entouré des membres de sa famille. Le médecin du village est debout devant lui, l'air inquiet. Il lui explique qu'un Indien l'a retrouvé et l'a ramené à la maison. Il ajoute qu'il est gravement blessé, que sa colonne est affectée et qu'il ne pourra probablement plus marcher.

Puis la scène change et un spectre lumineux apparaît. Il lui explique qu'il est important de préserver la forêt et ses richesses. Il ajoute qu'il est un homme bon, mais qu'il ne doit pas oublier ses vraies valeurs.
«Tu vis de la nature alors, ne détruis pas tout ce qu'elle t'offre». Puis, l'esprit disparut.

Le matin suivant, Le grand Jo ouvre les yeux et constate qu'il n'a pas bougé de son lit depuis la nuit précédente... Il comprit qu'il avait fait un rêve cette nuit-là, mais comprit bien d'autres choses aussi…

Il se fit une promesse de protéger la montagne en racontant qu'il avait aperçu un diable maléfique à l'entrée de la forêt et qu'il volait l'âme de toutes les personnes qui osaient mettre le pied sur son territoire.

Quant à Windigo, il est toujours le gardien de la Montagne du Diable. Il est arrivé quelques fois que certaines personnes aient voulu détruire la nature sur son territoire ; ce sont eux les grosses roches que vous apercevez en montant à la Paroi de l'Aube. Aujourd’hui encore, Windigo surveille son domaine…


 

Windigo, le Montagnard et sa Douce


Il y a de cela très longtemps, un homme bon et généreux que l'on surnommait «Le Montagnard» se rendait régulièrement à la Montagne du Diable pour marcher et pour le simple plaisir de découvrir de nouveaux endroits enchanteurs. Il prenait le temps d'écouter la nature, d'entendre le ruissellement de l'eau, le chant des oiseaux et le cri des animaux. Quelques fois, il se cachait et attendait qu'un grand orignal ou un chevreuil se manifeste. C'était son plaisir, et, ma foi, personne n'aurait pu le lui enlever.

On le voyait quelques fois bûcher du bois en bas de la Montagne, il en coupait juste assez pour chauffer sa demeure et pour en donner à ses proches. Tous savaient bien qu'il n'abîmerait pas le seul endroit qu'il disait être son paradis.

Un jour, c'était au début de l'automne, une belle dame étrangère débarqua dans le village. Étant très sociable, elle se fit vite de bons amis et décida de s'y installer.

Notre robuste et bon Montagnard avait bien entendu parler d'elle à travers les branches, mais ne l'avait cependant jamais rencontrée. Alors, quelques semaines après la venue de l'étrangère, il décida de lui rendre visite en prétextant vouloir lui offrir un peu de bois de chauffage. Il se rendit donc chez elle.

La Belle le reçut avec courtoisie et fut très heureuse de sa proposition, surtout que l'hiver approchait et que les jours se faisaient de plus en plus courts et froids. En discutant, elle apprit qu'il était destiné à une fille du village. Elle fut un peu déçue parce qu'elle le trouvait de son goût, mais, que voulez-vous?

Le temps passa et ils devinrent de bons amis.

Un jour qu'il revenait d'une randonnée en forêt, le Montagnard aperçut la Belle sur son chemin. Elle était triste et accablée. Tout en marchant, elle lui confiait ses tracas pendant que lui se contentait de l'écouter, de la consoler et de l'encourager. La Belle se sentit tellement bien près de lui qu'elle se retrouva dans ses bras. Il resta d'abord surpris et finalement l'enlaça, elle blottit la tête dans le creux de son épaule.

Tout à coup, comme s'ils venaient de se réveiller la Dame et le Montagnard se rendirent compte de la situation, ils se séparèrent sans rien comprendre. Elle partit en courant et rentra chez elle.

Tous les deux étaient quelque peu mal à l'aise de la situation. Ils se rencontrèrent à quelques reprises, sans toutefois parler de ce qui s'était passé. La Belle était pourtant fort attristée de ne pouvoir l'aimer à sa guise.

Et voilà qu'au printemps suivant, elle disparut, et on ne la revit plus jamais. On dit qu'elle souffrait trop de cet amour sans issue et qu'elle se serait sauvée dans la Montagne du Diable.

Quant au Montagnard, il n'avait malheureusement pas osé déclarer à sa Douce tous les tendres sentiments qu'il éprouvait à son égard, il ne s'en consola jamais.

Dans le village, chacun a une petite histoire à raconter à propos de ces deux personnages. On dit que la Belle aurait rencontré le Grand Windigo, protecteur de la Montagne du Diable, et que, l'ayant vu si inconsolable, il a décidé de la changer en ruisseau pour la laisser déverser ses larmes.

Y paraîtrait même que le gaillard se serait rendu à la montagne à son tour pour la chercher et qu'il erre dans la forêt depuis ce temps-là. Pour survivre, il s'abrite avec les grands et majestueux orignaux du secteur. Après plusieurs années en forêt avec eux, il a fini par leur ressembler à s'y méprendre.

Si vous allez dans la forêt de la Montagne du Diable, vous verrez de nombreux sentiers, semble-t-il que ce serait lui qui aurait tracé toutes ces pistes en cherchant sa douce Belle. Par les soirs de pleine lune, surtout au printemps alors que la montagne ruisselle (de larmes dit-on), on peut apercevoir le vieux Montagnard dans le coin du lac Windigo ou encore au pied de la chute en train de s'abreuver de sa dulcinée. Il lui arrive aussi de l'appeler inlassablement.
 

En vous aventurant dans la Montagne du Diable, vous constaterez qu'il y a constamment une brise d'amour dans l'air … Vous savez maintenant pourquoi.
 

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